De Jean-Marie Doré
Dans le livre "La résistance contre l'occupation coloniale en Région forestière" de l'ex-premier ministre Guinéen Jean-Marie Doré nous raconte les batailles, les ruses, les alliances, les tactiques et le courage déployés par les peuples forestiers pour freiner l'invasion de leur territoire par les Français.
Les premiers chapitres retracent l'histoire et les origines des peuples de la
zone forestière. Ainsi, les manon seraient des descendants des Soumaoro Kanté qui perpétuèrent le prestige du grand roi forgeron malgré sa défaite contre Soundiata Keita.
Les chapitres suivants montrent comment le Liberia a été incapable de jouer son rôle de nation indépendante et soit disant favorable à la cause des africains. La jeune nation se déclare maître d'un immense territoire qui comprend toute la zone forestière. Malheureusement, au lieu de traiter d'égal à égal avec les puissances européennes, le Liberia essaye de les singer et se fait dépossèder d'un immense territoire au Nord (jusqu'à Beyla) comme à l'ouest (jusqu'à San pédro)
De plus, l'auteur démonte l'idée répandue par la France et le Royaume-Uni, que la résistance des peuples forestiers ait été dûe à l'influence du Liberia. En fait, déjà à cette époque il fallait donner l'impression aux métropoles que la colonisation était un acte de civilization et qu'elle était demandée par des peuples opprimés que la force impérialiste aidait à se libérer. Aussi, l'effort de colonisation aurait été mis à mal si les populations européennes avait appris l'existence d'une noblesse africaine, courageuse, éprise de liberté et d'indépendance.
Sur le terrain, les peuples forestiers font effectivement preuve de courage et de noblesse. Les envahisseurs sont très supérieur techniquement. Ils possèdent des pièces d'artilleries, des fusils modernes à tirs rapides et sont rodés à l'art de la guerre. Si en théorie le nombre des assaillants est faible il ne faut pas oublié tous les laissés pour compte issus de la réserve humaine quasi inépuisable des hommes du Soudan, déjà conquis.
Les européens ont aussi à leur avantage une discipline qui manque aux forestiers. Il y a certainement des causes historiques, géographique et sociale, à cela. Comme par exemple l'organisation décentralisée des sociétés forestières ou l’expérience de européens dans les guerres inter-étatiques et de colonisation. En Guinée forestière on trouve une multitude de princes et de villages interdépendants mais vivant avec une large autonomie. Comme autres facteurs en faveur des colons, on peut aussi mentionner l'étroite collaboration des colons et des marchands malinké qui servirent souvent d'agents de renseignements. Cependant je pense que Doré interprète mal leurs motivations. Ces derniers n'avaient pas vraiment le choix. Après la défaite de Samory Touré, leurs terres étaient entièrement sous contrôle des français et d'ailleurs Doré reconnaît qu'ils se sont battu vaillamment.
De plus, l'auteur démonte l'idée répandue par la France et le Royaume-Uni, que la résistance des peuples forestiers ait été dûe à l'influence du Liberia. En fait, déjà à cette époque il fallait donner l'impression aux métropoles que la colonisation était un acte de civilization et qu'elle était demandée par des peuples opprimés que la force impérialiste aidait à se libérer. Aussi, l'effort de colonisation aurait été mis à mal si les populations européennes avait appris l'existence d'une noblesse africaine, courageuse, éprise de liberté et d'indépendance.
Sur le terrain, les peuples forestiers font effectivement preuve de courage et de noblesse. Les envahisseurs sont très supérieur techniquement. Ils possèdent des pièces d'artilleries, des fusils modernes à tirs rapides et sont rodés à l'art de la guerre. Si en théorie le nombre des assaillants est faible il ne faut pas oublié tous les laissés pour compte issus de la réserve humaine quasi inépuisable des hommes du Soudan, déjà conquis.
Forêt des Monts Nimba |
Je recommande ce livre a tout les amoureux de la forêt en Afrique de l'Ouest. C'est à ma connaissance le seul livre écrit par un forestier, qui couvre historiquement cette période et cette zone. Doré a eu la clairvoyance de recueillir les témoignages de protagonistes africains directement impliqués dans les événements. Pour terminer j'aimerai rappeler que les manon (Kpelle) et les malinké sont des peuples frères lorsque l'on considère leurs racines communes dans le mandé.
Notes de lecture
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