Notes de lecture du livre "Thinking fast and slow" de Daniel Kahneman, 2011, Partie 3, chapitre 22
L'un des problèmes majeur de l'expert et de connaître les limites de son expertise. Le danger de l'expertise est de confondre certitude et connaissance. La certitude est la facilité avec laquelle une réponse nous vient à l'esprit. Elle dépend de la cohérence et du nombre d'explications associées à cette réponse. Mais on peut être certain d'une idée qui est fausse. C'est le cas lorsque l'on répond à une question difficile par substituant la réponse par celle d'une réponse simple. Par exemple, au lieu de répondre à la question: "quelle équipe de foot a le plus de chances de gagner la CAN 2013", les experts répondent peut être à la question "quelle équipe de foot a le plus de joueur que vous admirez?". Cela conduit souvent à la sous-estimation du facteur "cohésion de groupe" qui est pourtant essentiel dans l'évaluation d'une équipe de foot.
Les intuitions raisonnables
Si notre intuition n'est pas meilleure que de simples algorithmes, à quoi sert-elle? Et les experts que racontent-ils ?
Sur ses questions, les psychologues Gary Klein et Daniel Kahneman avaient des positions opposées. Ils polémiquèrent quelques dizaines d'années pour trouver un compromis raisonnable.
Pour Klein, les experts ont des intuitions qu'aucun algorithmes ne peut égaler. Elles seraient de nature transcendantale. Pour Kahneman, personne ne peut juger de son propre niveau de confiance et donc l'expertise n'existe pas objectivement. Un expert serait quelqu'un qui n'a pas conscience de son ignorance et de sa chance lorsque ses prédictions tombent juste.
Une ancienne question philosophique aborde cette question avec une montre cassée indiquant toujours 13h22. Lorsqu'on regarde cette montre, comment savoir si il est effectivement 13h22 ou pas. La montre donne l'heure juste deux fois par jour et on pourrait tomber dessus au bon moment.
Cependant, Kahneman est d'accord pour dire qu'il y a des domaines où une certaine expertise est possible. Ces domaines sont des domaines présentant des caractéristiques particulières. Ils sont très restreints et ce qui s'y passe est souvent très répétitifs. C'est le cas par exemple chez les pompiers et les infirmières. Dans leurs domaines, on peut apprendre car il y existe de nombreuse situations identiques qui se répètent et donc la reconnaissance d'un certain lien de cause à effet est possible. L'intuition et l'expertise se traduisent alors comme la capacité de reconnaître automatiquement et souvent involontairement, une situation déjà vue.
Klein de son coté admet que l'expertise n'est pas possible dans tout les domaines. Par exemple, dans les domaines tels que l'économie, la politique ou la géopolitique énergétique, la psychologie, chaque situation est différente. Il n'est donc pas possible d'apprendre et de développer une expertise.
Pour Klein, les experts ont des intuitions qu'aucun algorithmes ne peut égaler. Elles seraient de nature transcendantale. Pour Kahneman, personne ne peut juger de son propre niveau de confiance et donc l'expertise n'existe pas objectivement. Un expert serait quelqu'un qui n'a pas conscience de son ignorance et de sa chance lorsque ses prédictions tombent juste.
Une ancienne question philosophique aborde cette question avec une montre cassée indiquant toujours 13h22. Lorsqu'on regarde cette montre, comment savoir si il est effectivement 13h22 ou pas. La montre donne l'heure juste deux fois par jour et on pourrait tomber dessus au bon moment.
Cependant, Kahneman est d'accord pour dire qu'il y a des domaines où une certaine expertise est possible. Ces domaines sont des domaines présentant des caractéristiques particulières. Ils sont très restreints et ce qui s'y passe est souvent très répétitifs. C'est le cas par exemple chez les pompiers et les infirmières. Dans leurs domaines, on peut apprendre car il y existe de nombreuse situations identiques qui se répètent et donc la reconnaissance d'un certain lien de cause à effet est possible. L'intuition et l'expertise se traduisent alors comme la capacité de reconnaître automatiquement et souvent involontairement, une situation déjà vue.
Klein de son coté admet que l'expertise n'est pas possible dans tout les domaines. Par exemple, dans les domaines tels que l'économie, la politique ou la géopolitique énergétique, la psychologie, chaque situation est différente. Il n'est donc pas possible d'apprendre et de développer une expertise.
ἕν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα (tout ce que je sais c'est que je ne sais rien)
L'un des problèmes majeur de l'expert et de connaître les limites de son expertise. Le danger de l'expertise est de confondre certitude et connaissance. La certitude est la facilité avec laquelle une réponse nous vient à l'esprit. Elle dépend de la cohérence et du nombre d'explications associées à cette réponse. Mais on peut être certain d'une idée qui est fausse. C'est le cas lorsque l'on répond à une question difficile par substituant la réponse par celle d'une réponse simple. Par exemple, au lieu de répondre à la question: "quelle équipe de foot a le plus de chances de gagner la CAN 2013", les experts répondent peut être à la question "quelle équipe de foot a le plus de joueur que vous admirez?". Cela conduit souvent à la sous-estimation du facteur "cohésion de groupe" qui est pourtant essentiel dans l'évaluation d'une équipe de foot.
Geopoliticus un enfant regardant la naissance d'un nouvel homme -- Salvador Dali 1943 |
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