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Articles

L'effet d'appropriation

La télé, on y joue et on y gagne parfois de gros lots.  Imaginez que vous ayez gagné soit une croisière soit le contenu de la boite mystère.  Que choisirez vous? Rassurez-vous quoi que vous choisirez, vous serez satisfait.  Non pas à cause du contenu de la boite mystère rassurant ou décevant , mais parce que notre système cognitif est biaisé pour nous convaincre que nous faisons toujours les bons choix. C'est à dire que d eux options jugées équivalentes, cessent de l'être dès lors qu'on en choisie une. Cette dernière devient rétroactivement préférable à l'autre .  Nos choix renforcent nos préférences. Ainsi, lors du jeu télévisé, si au moment de récupérer les billets de la croisière on proposais de prendre la boite mystère contenant assez d'argent pour payer les billets, nous prendrions quand même les billets . Nous désengager coûte.  Cela explique aussi notre réticence instinctive au changement.  En d'autre s termes, "Être conservateur c...

La théorie des perspectives

Notes de lecture #26 de "Thinking fast and slow"  de Daniel Kahneman, 2011, chapitre 24, Partie 3   une tentation qui ne finira pas... C'est au cours de promenades régulières, dans les montagnes Suisses, que Daniel Kahneman et Amos Tversky élaborèrent la théorie des perspectives (marcher semble-t-il fait réfléchir).  Ils discutaient des conditions influençant la prise de risque.  En pensée, ils expérimentèrent plusieurs scénarii de prise de décisions. Ils se rendirent compte que lorsque l'enjeu du pari était présenté sous forme de gain, ils aimaient prendre plus de risque que nécessaire ; et au contraire, lorsque le même pari était énoncé en mettant en avant les pertes, ils prenaient rarement assez de risque. Une théorie en trois pas Ils modélisèrent la prise de décision en situation incertaine, celons les trois critères suivants: Un point de référence:   la perception d'un gain ou d'une perte se fait toujours par rapport à un point...

L'erreur de Bernouilli

Notes de lecture #25 de "Thinking fast and slow"  de Daniel Kahneman, 2011, chapitre 24, Partie 3  Au début des années 70s, Amos Tversky   et  Daniel Kahneman commencèrent à s’intéresser aux hypothèses de la théorie économique. Ils reprirent le travail de Bruno Frey , un économiste Suisse, tout en ayant à l'esprit l'approche  psychophysique de  Gustav Fechner . Avec cette approche, ils étudièrent l'influence de la subjectivité (de la perception) sur la prise de décision économique car les résultats y sont mesurables et quantifiables. L'historique de la théorie de l'attente Au XVIIème siècle, un génie des maths que Voltaire trouvait peu philosophe mais très pieux, Daniel Bernoulli , développe la théorie de l'attente morale. Il est le premier à formaliser l'idée qu'une même quantité d'argent peut avoir de multiples utilités.  Il explique que  l'attente morale (notre perception de l'utilité de la monnaie) dépend de la...

Le capitalisme ressucité

Notes de lecture #24 de "Thinking fast and slow"  de Daniel Kahneman, 2011, chapitre 24, Partie 3  Que serait le capitalisme  sans l'optimisme des entrepreneurs? Personne ne lancerait son entreprise, si il n'était pas convaincu de surmonter les obstacles et de faire fortune.  Cependant les statistiques des entreprises qui font faillites en quelques années sont alarmantes. L'optimisme ferait donc partie de notre  héritage génétique. Il est utile pour entreprendre, mais il peut aussi nous empêcher de voir les d'appréhender correctement la cruelle réalité. Pour garder, les pieds sur terre Daniel Kahneman a conçu un test qui a eu beaucoup de succès à Davos 2011 : le "post moterm test" .  On pourrait le traduit par "le test de la résurrection" . Daniel Kahneman à Davos.  photo d'un jeune entrepreneur Daniel Buritica (jan 2013) Le test de la résurrection Il s'agit de demander aux collaborateurs d'un proje...

Le plan des experts

Notes de lecture #23 de "Thinking fast and slow" de Daniel Kahneman, 2011, Partie 3, chapitre 23   Dans les années 80, Daniel Kahneman introduisit des cours sur la prise décision dans les curriculums des écoles de commerces israéliennes.  Il pu convaincre les autorités,  qu'il fallait aider les futurs patrons à rationaliser leurs prises de décisions. un groupe d'experts au travail Le curriculum du cours d'ingénierie décisionnelle a été difficile à concevoir malgré l'équipe de spécialistes réunit par Kahneman.  Elle comprenait entre autres un doyen et ami, Seymour Fox, directeur à la retraite de l'ENS israélienne et des collègues de psychologie. Après quelques mois, Kahneman souhaita évaluer la progression du travail d'équipe.  Il demanda donc aux experts de leurs propres impressions sur l'avancé du projet.  Tous s'accordèrent pour dire qu'ils étaient en bonne voie de réussir et que 2 années suffiraient pour élaborer l...

L'intuition à l'épreuve du feu

Notes de lecture du livre "Thinking fast and slow" de Daniel Kahneman, 2011, Partie 3, chapitre 22   Les intuitions raisonnables Si notre intuition n'est pas meilleure que de simples algorithmes, à quoi sert-elle? Et les experts que racontent-ils ? Sur ses questions, l es psychologues Gary Klein et Daniel Kahneman avaient des positions opposées.  Ils polémiquèrent quelques dizaines d'années pour trouver un compromis raisonnable.  Pour Klein, les experts ont des intuitions qu'aucun algorithmes ne peut égaler. Elles seraient de nature transcendantale. Pour Kahneman, personne ne peut juger de son propre niveau de confiance et donc l'expertise n'existe pas objectivement.  Un expert serait quelqu'un qui n'a pas conscience de son ignorance et de sa chance lorsque ses prédictions tombent juste.  Une ancienne question philosophique aborde cette question avec une montre cassée indiquant toujours 13h22.  Lorsqu'on regarde cette montre,...

L'intuition à l'épreuve de vin

Notes de lecture du livre "Thinking fast and slow" de Daniel Kahneman, 2011, Partie 3, chapitre 21 Intuitions algorithmiques Daniel Kahneman s'est beaucoup inspiré du travail du psychologue Paul Meehl et notamment de son livre "Clinical vs. Statistical prediction: a theoretical analysis and a review of the evidence". Dans ce livre Meehl rapporte plusieurs expériences où l'expertise humaine est comparée à des algorithmes de prédictions statistiques. Étonnement, ces derniers sont aussi bons, si ce n'est meilleurs, que les jugements des experts.  A titre d'exemple, il a quelques années, l'économiste de Princeton Orley Ashenfelter utilisa un algorithme basé sur 3 variables objectives: la température moyenne d'une saison, la pluviométrie lors d'une récolte et lors d'un hivers précédent,  pour prédire les prix de vente des vins 10 à 20 ans à l'avance.  Il y arriva efficacement et fit aussi bien,  parfois mieux, que des experts...